RÉSUMÉ DU SPECTACLE

Création le 8 novembre 2022 au Théâtre Jean Vilar à Vitry sur Seine dans le cadre des Théâtrales Charles Dullin.

La terre entre les mondes est le récit bouleversant d’une rencontre entre 2 très jeunes femmes : Cécilia est Maya, elle vit avec son père et le fantôme de sa grand-mère. Elle travaille comme journalière pour des propriétaire terriens mennonites qui cultivent du soja transgénique sur les terres ancestrales maya, forêts devenues champs immenses.
Amalia est la fille de ces agriculteurs mennonites: corsetée dans les règles strictes de sa communauté religieuse (des anabaptistes radicaux), ses croyances sont en grand questionnement (comment croire que la terre est plate dans un monde dominé par la science et la technique…) Sa rencontre avec Cécilia sera un chemin de libération.

A travers de ce conte théâtral simple se dessine un portrait de notre monde vu au travers d’un petit village du Yucatan : il y est question d’agriculture intensive, de droits à la terre, de langues et de cultures indigènes, de croyances et surtout de transmission féminine.

La terre entre les mondes est une pièce pour 5 actrices et 1 acteur; un espace épuré figurant cet entremonde où dialoguent les vivants et les morts ; et un dispositif sonore pour paroles en quatre langues (dont deux très anciennes), chants de femmes et d’oiseaux, et autres sons de la Nature.

Le texte est publié aux éditions Espace 34.


«  Fable ingénieuse, harmonieusement poétique, ­porteuse de thèmes essentiels sur la lutte des langues et des classes, la nature bafouée, l’être féminin en ­diverses conditions… Jean Boillot et son équipe créent un univers plastique d’une irréfutable ­beauté. » Jean-Pierre Léonardini – L’Humanité

« Des thématiques contemporaines qui s’entrelacent et éclairent la situation d’un pays souvent méconnu dans des résonances qui le dépassentla terre entre les mondes est un spectacle politique et poétique parfaitement abouti, jamais démonstratif, tout en affleurements et en sensibilité.« Eric Demey – Sceneweb

« Métie Navaro et Jean Boillot offrent une partition théâtrale entre alerte et espoir, entre fantasme d’un monde perdu, dont on ne sait plus grand-chose, et désir d’un monde meilleur, dont on peine à dessiner encore les contours : une pièce de et pour notre époque incertaine » Catherine Robert – La Terrasse 

« … Au fil de cette histoire intrigante, quelque chose s’installe, comme fragile, débordant d’hypersensibilité, et boulversant de poésie atmosphérique, portée par un souffle mystique, sûrement ce fameux Tehuano, vent virulant venu de l’autre bout du monde, siffant ce conte initiatique. Alors quand nous dansions et chantions devant La vie trépidante de Laura Wilson ou No Way Veronica!, éberlué de ce truc frappa dingue qu’à Jean Boillot dans l’esprit, aujourd’hui, devant La terre entre les mondes, nous nous plaisons à « danser en pleurant ». Godefroy Gordet d’Letzebuerger-Land.

Véronique Hotte _ Hottelo, juin 2021

Des projets à suivre avec l’intérêt le plus grand.

(…)La pièce se passe aujourd’hui au Yucatan, province du Mexique : la mère de Cécilia a « disparu », comme des milliers d’autres femmes indiennes ; les mayas sont expropriés des terres que la Révolution Mexicaine leur avait pourtant rendues, des étrangers y pratiquent des cultures intensives qui utilisent des plants transgéniques et du glyphosate déclenchant des maladies, la déforestation et l’assèchement des sols. Le trafic de drogue, qui avait épargné cette région jusque-là, pointe, promesse d’une nouvelle tragédie à venir.
La terre entre les mondes est un condensé de violences réelles et contemporaines, conséquences d’une colonisation ancienne et de la mondialisation. (…)La langue est un champ de bataille : parler l’espagnol, c’est parler la langue des maitres, la langue des conquistadors devenue la langue officielle mexicaine, la langue du pouvoir. (…) La langue maya, langue devenue mineure, est clandestine, en voie de disparition comme la culture maya.

Laurence Cazaux, Le Matricule des Anges, n°224, juin 2021

Un univers très fort et singulier

« Cécilia, son père et sa grand-mère morte sont hispanophones, de langue maya. Face à eux, la famille d’Amalia. (…) Ces deux langues, le maya et l’afrikaans, Métie Navajo prend plaisir à les convoquer par bribes dans la bouche des protagonistes, comme de vrais trésors.
Les deux jeunes filles, Cécilia et Amalia, tentent de se rencontrer. En toile de fond de leur rencontre, la violence du monde avec l’expropriation des terres, la destruction de la forêt pour faire de l’agriculture intensive, l’anéantissement d’une civilisation par le monde technologique et l’appauvrissement de la terre. (…)
Si le texte dénonce ce pillage de la nature, il fait appel au mystère, à l’onirique, la poésie, les rêves et les morts venant hanter les vivants. (…)
Un univers très fort et singulier. »